constellation de plusieurs satellites

Les satellites IRIS pour sécuriser l’Internet et les communications

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Avec IRIS, l’Union européenne met en place une troisième constellation satellitaire.

Une constellation de satellites est un groupe de satellites identiques, qui travaillent simultanément, pour fournir une prestation ou assurer un service.

Ces satellites assurent ainsi une couverture quasi complète de la planète (le globe terrestre).

La constellation de satellites IRIS permet de fournir un accès sécurisé à Internet et aux communications. Elle est destinée à un usage civil mais aussi militaire, de manière hypersécurisée.

Le coût de l’opération se chiffre à 6 milliards d’euros.

 

constellation de satellites IRIS permet de fournir un accès sécurisé à Internet et aux communications

 

Connexions sécurisées et accès Internet (IRIS)

 

IRIS a pour objectif de proposer une alternative européenne à Starlink et assurer l’autonomie de l’Europe. C’est le marché de l’Internet à haut débit par satellite qui concurrence les actuels réseaux mondiaux câblés (terre ou mer).

Pour rappel, Starlink est le projet d’internet spatial de l’entrepreneur milliardaire Elon Musk (société SpaceX) pour fournir une connexion Internet haut débit à travers le monde.

Plusieurs autres sociétés américaines concurrentes ont prévu de mettre en service des constellations analogues dont Kuiper (Amazon), ou encore Lynk (télécommunications cellulaires). On peut citer aussi SatRevolution (Pologne) ou Sfera (Russie), et Guowang (Chine), ou bien Lightspeed (Canada)

Le projet OneWeb (Projet multi-nations avec Airbus Défense & Space) est le plus avancé à ce stade. Mais le service OneWeb est commercialisé essentiellement auprès de grandes sociétés de télécommunications.

L’UE veut sécuriser ses communications et ne pas être prise au dépourvu par les projets développés par les États-Unis, la Russie ou la Chine.

L’UE a déjà lancé des projets semblables par le passé, comme la constellation alternative au système GPS Galileo, ou les satellites Copernicus pour observer la Terre.

Après Galileo et Copernicus, une troisième constellation est donc ajoutée à l’équipement européen d’infrastructures spatiales.

IRIS doit permettre de fournir aux Etats membres de l’UE des connexions sécurisées, indispensable pour un usage militaire, et un réseau Internet accessible partout, y compris dans les régions les plus reculées de l’UE. Elle doit permettre de maintenir l’internet en cas de panne des actuelles infrastructures terrestres.

Les premiers services doivent être fournis à la fin de l’année 2024 et IRIS devrait être pleinement opérationnelle en 2027.

 

Les satellites IRIS

 

Dans quel but la constellation IRIS est-elle déployée ?

 

La constellation satellitaire IRIS a plusieurs objectifs stratégiques. En premier lieu, il s’agit de fournir un accès Internet haut débit à tous les Européens et de mettre fin aux zones dites « blanches ».

C’est-à-dire des zones où la connexion au réseau est faible ou inexistante, zones avec des interférences ou obstacles qui entravent ou affaiblissent les signaux.

IRIS assurera aussi la redondance avec les infrastructures au sol, si bien qu’en cas d’attaques ou de conflits (sabotage d’un câble sous-marin etc…), les satellites seront capables d’assurer le même service, sans ruptures des communications.

De plus, le chiffrement quantique des télécommunications permettra aux communications gouvernementales des Européens d’être extrêmement protégées des intrusions étrangères.

Cette constellation de satellites européens est une véritable infrastructure géopolitique. Elle réduit la dépendance européenne vis-à-vis des initiatives commerciales non européennes.

En raison de sa rotation dans l’espace, la couverture satellitaire IRIS peut aussi couvrir tous les continents, et fournir au passage la connectivité nécessaire.

 

constellation de satellites pour fournir un accès sécurisé à Internet et aux communications

 

L’UE veut être en mesure de surveiller le trafic dans l’espace

 

Cette nouvelle constellation permet aussi la modernisation et la numérisation de l’industrie aéronautique. L’usage d’une connectivité IP sécurisée pour soulager la pression sur les liaisons radio VHF encombrées, qui sont proches de la capacité maximale.

Un suivi des aéronefs en quatre dimensions : latitude, longitude, altitude, temps. Cela est utile pour suivre avec précision les vols, et de gérer plus efficacement le trafic aérien (le ciel est congestionné au-dessus de l’Europe).

Une meilleure protection des communications des avions contre les cybermenaces avec des passerelles de sécurité, qui fournissent une barrière VPN cryptée de bout en bout entre le sol et chaque avion.

 

Le nombre de satellites en orbite basse est très élevé

 

Des embouteillages dans l’espace: les satellites sont trop nombreux

 

Depuis les années 2020, on met en orbite environ 1 500 satellites par an. Certains pays beaucoup plus que d’autres. Le nombre de satellites en orbite basse va être décuplé par la seule présence des satellites Starlink et de potentiels concurrents.

Le déploiement de constellations de satellites aussi importantes en nombre, sur l’orbite basse, soulève des problèmes (risques de collisions). 

Il s’agit de plusieurs milliers de satellites en rotation, à quelques centaines de kilomètres d’altitude. Même si la miniaturisation des composants électroniques permet de construire des micro ou nano satellites ne dépassant pas les 150 kg, cela fait beaucoup pour notre orbite terrestre !

 

constellation de satellites pour accès Internet et télécommunications

 

Une orbite basse permet d’offrir un Internet rapide dans les lieux les plus reculés ou inaccessibles, ce que l’on appelle les fameuses zones blanches, ou les zones géographiques extrêmes (Afrique).

Mais il y a des risques de collision entre satellites (surtout en orbite basse) qui rendent inadaptées les dispositifs anticollisions existants.

Le danger existe aussi du fait d’une augmentation du nombre potentiel de débris spatiaux susceptibles d’être générés par ce type de projets ambitieux.

Les observations astronomiques faites par les grands observatoires terrestres sont également gênées, et en particulier les programmes de recensement et de suivi des objets célestes.

Il s’ajoute aussi une pollution lumineuse spatiale du ciel nocturne et une pollution lumineuse terrestre (éclairages dans les villes).

IRIS devrait compter quelques centaines de satellites placés sur plusieurs orbites, contrairement à Starlink.

Ils seront placés sur plusieurs orbites pour éviter de polluer l’orbite basse qui est au bord de la saturation. La finalité est de réduire les risques de congestion spatiale et de favoriser des synergies avec Galileo et Copernicus.

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